« Un train spécial a porté un corps de troupes à Badakchau. Deux cents brigands ont été fusillés. On pense que les bandits ont entraîné dans leurs repaires quelques voyageurs survivants. Arrivera-t-on à temps pour les sauver ? »
Costa-Rica, 2 heures.
« Le président vient d’être assassiné. Cela fait le cinquième depuis le commencement de l’année. On commence à s’inquiéter de ces malheurs successifs. Le commerce murmure contre les agissements irréguliers et illicites d’une minorité brouillonne. »
le tube asiatique a été coupé cette nuit…
Hélène cherchait vainement à fermer les yeux, les dépêches se succédaient toujours.
« Je veux dormir pourtant ! s’écria la pauvre enfant affolée ; ce téléphone ne s’arrêtera donc pas… que faire ? Comment l’empêcher !… »
Une idée lui vint ; elle sauta hors du lit et chercha dans le petit sac de nuit déposé sur une chaise la paire de ciseaux de son nécessaire. Saisissant alors le tuyau qui continuait à parler, elle essaya de le couper.
« Impossible ! trop dur ! c’est du caoutchouc vulcanisé ! » gémit Hélène en jetant ses ciseaux ébréchés.
Constantinople, 4 heures du matin, dit le téléphone. Une effroyable catastrophe vient…
— Encore, s’écria Hélène épouvantée.
Ses yeux rencontrèrent au fond de son lit un grand cadre renfermant une douzaine de timbres avertisseurs électriques, étiquetés en