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Le même jour, les murs de toutes les villes du monde se couvrirent d’affiches ainsi conçues :

construction d’un sixième continent
dans l’océan Pacifique
par la réunion des archipels, groupes, îles et îlots polynésiens
en une vaste terre continentale.

Émission de deux millions d’actions de 10,000 fr. chacune
1,000 fr. en souscrivant, 9,000 fr. à la répartition.

Jamais succès ne fut plus complet, la souscription fut couverte cent douze fois !

À Taïti, la commission d’études fut reçue avec les plus grands honneurs. La reine Pomaré XII, ayant Philippe Ponto à sa droite, donna une audience solennelle aux savants européens et leur distribua les croix de son ordre avec une véritable profusion. Les opérations, immédiatement commencées, furent menées avec la grande rapidité et avec l’ensemble que les puissantes ressources de la compagnie permettaient d’imprimer à l’œuvre.

Pendant que des ingénieurs et des marins, jetés sur tous les points de la Polynésie, poursuivaient leurs études physiques, orographiques et hydrographiques, d’autres ingénieurs construisaient des hangars pour les travailleurs, des machines, des appareils destinés à être chargés de blocs de granit et coulés dans les bas-fonds. D’autres savants parcouraient l’Inde et l’Amérique à la recherche de roches et de terres végétales.

Sous leurs ordres on faisait sauter à la dynamite des morceaux entiers de montagnes, des pics de l’Himalaya et des montagnes Rocheuses ; on les charriait sur des voies ferrées construites spécialement pour l’entreprise jusqu’aux ports les plus proches où des transports devaient les prendre pour les conduire sur des points déterminés.

M. Ponto cherchait autant que possible à faire d’une pierre deux coups. En prenant ses rocs, il ouvrait des passages dans les montagnes et créait des voies de communication nouvelles : il fit construire d’énormes et ingé-