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L’ORGANISATION MUNICIPALE DE PARIS. 93 avoir rappelé ses origines, indiqué son organisation et déterminé le rôle qu’elle a joué dans notre histoire, quelle conclusion devons-nous tirer de cette étude ? Sans vouloir comparer des institutions absolument dissemblables, il nous sera permis de caractériser en peu de mots ce qui faisait la grandeur et la force de l’ancien Ëchevinage de Paris. C’était, d’une part, son origine élective à tous les degrés ; et, d’autre part, l’admirable hiérarchie qui, descendant du Prévôt des marchands aux dizainiers, faisait rayonner l’influence des officiers municipaux dans tous les quartiers de la ville, et plaçait, pour ainsi dire, sous leur main toutes les pulsations du cœur de Paris. Surunordreadressé par le Bureau de la Ville à chaque quartenier, tout le peuple recevait à l’instant l’impulsion municipale que transmettaient les cinquanteniers et les dizainiers. Le Prévôt des marchands n’était pas un fonctionnaire révocable au gré du roi, ne tirant sa force que de la faveur précaire de la Couronne. Nommé pour deux ans, il était, à vrai dire, inamovible pendant ce laps de temps. Quand il élevait la voix, on croyait entendre la voix du peuple, car il personnifiait tout ce que le peuple comptait de lumières, de richesses, de patriotisme et d’honnêteté. Son magnifique costume, le rang qu’il occupait dans les cérémonies publiques, son escorte imposante d’archers et de sergents, tout contribuait à rehausser la magistrature du Prévôt des marchands. D’ailleurs, il n’agissait jamaisàlalégère, s’éclairant toujours de l’avis des échevins et des vingt-quatre Conseillers de la Ville. S’il présentait au roi des remontrances, c’était sur l’invitation d’une assemblée générale où venaient s’asseoir tous les représentants des grands corps l’Église, la magistra-