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118 HISTOIRE.

Il h-

tion nouvelle put s’organiser. Bailly pleura d’attendrissement lorsqu’on le nomma maire de Paris. Il est vrai que l’archevêque de Paris avait posé sur sa tête une couronne de fleurs qui venait déjà de servir pour Lally-Tollendal. La Fayette fut, en même temps, nommé commandant général de la milice bourgeoise, en présence de quatre-vingts députés de l’Assemblée nationale qui s’associèrent, en quelque sorte, à l’Assemblée des électeurs. Mais l’autorité des électeurs était bien incertaine, car le peuple arrêta Soulès, le nouveau commandant de la Bastille, et La Fayette en personne dut intervenir pour l’arracher aux mains de Danton, capitaine au district des Cordeliers. L’électeur Deleutre, membre du Comité des subsistances, fut traîné, le 16 juillet, de corps de garde en corps de garde et interrogé comme suspect. La réception faite le lendemain au roi à l’Hôtel de Ville fournit un prétexte aux phrases creuses de Bailly ; mais cette cérémonie ne fut, en réalité, qu’une longue humiliation pour le monarque, qui monta le grand escalier de l’Hôtel de Ville sous la voûte d’acier maçonnique des épées entrelacées, et dut mettre à son chapeau la cocarde municipale, comme le duc Charles avait autrefois reçu d’Étienne Marcel le chaperon rouge et bleu 1.

Les électeurs sentaient bien qu’ils ne constituaient pas une municipalité régulière ; ils risquaient même d’être chassés à leur tour de la maison de Ville comme Soulès avait été chassé de la Bastille. II suffisait de l’audace d’une patrouille révolutionnaire. Aussi décidèrent-ils, le 18 juillet, que les soixante districts 1. C’est la scène que M. Jean-Paul Laurens a reproduite dans son remarquable tableau du Salon de 1891.