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6 HISTOIRE.

bre du roi. Après avoir longuement langui, Sigismond III meurt le 7 juillet. Déjà les compétiteurs surgissaient. L’abbé Cyre, ambassadeur de l’empereur, posait ouvertement la candidature de l’archiduc Ernest, le deuxième fils de Maximilien. Balagny, convaincu qu’un candidat français peut entreprendre la lutte avec chance de succès, se hâte de s’acheminer vers la France et s’embarque à Dantzig, sur un navire français, l’Ange (de Fécamp). Éclairés par Balagny, Catherine et Charles IX se décident alors à poursuivre à fond l’affaire de la succession de Pologne. C’était l’évêque de Valence qui avait choisi le personnel de la première mission. Nul personnage n’était mieux préparé que lui à se mettre à la tête de l’ambassade officielle. La connaissance du latin paraissait surtout inappréciable, alors qu’il s’agissait de se faire comprendre de la foule innombrable des gentilshommes polonais. Moutluc partit le 17 août, quelques jours avant la Saint-Barthélemy. Il voyageait avec un certain mystère, et l’événement prouva que ses précautions n’étaient pas inutiles à peine avaitil atteint Verdun, qu’un certain Manègre, lieutenant du gouverneur de cette ville, fit arrêter l’ambassadeur et le mit sous bonne garde. Prévenus de ce contretemps, le roi, la reine mère et le duc d’Anjou écrivirent immédiatement à Manègre pour lui ordonner de rendre la liberté à Montluc et de lui faire des excuses. L’évêque eut ensuite maille à partir avec les reîtres de Francfort, indignés du massacre de la Saint-Barthélémy ; et ce fut comme par miracle qu’il atteignit sain et sauf les frontières de Pologne, le 15 octobre 1572.

Sans se laisser effrayer par la peste qui ravageait