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176 HISTOIRE.

vendéen, le véritable instigateur des neuf insurrections qui s’étaient succédé de juin 1791 à la fin d’août 1792. En outre, pour résister à l’Europe coalisée qui venait de lancer sur la France onze armées, au total plus de 375000 hommes, la Convention avait promulgué, entre autres décrets, celui du 20 février 1793, qui mettait en réquisition tous les Français de dix-huit à quarante ans. FMM~M’~ n’y a plus de roi nous ne devons plus joat/et* l’impôt, disaient les paysans vendéens. Le jour ou fut prescrite la levée de 300 000 hommes, plus de six cents villages se soulevèrent. A ce peuple qui ne veut pas être arraché à son champ, à ses bœufs, frappés, eux aussi, de réquisition éventuelle, le prêtre souffle sa haine farouche. Louis XVI, c’est le second Christ il faut le venger. Derrière le sacristain Cathelineau il y a le curé Bernier au Conseil supérieur qui dirige l’insurrection, c’est lui qui est le vrai chef, quoiqu’on ait peut-être exagéré son rôle, comme le démontrent des travaux récents. Après Mâchecoul et Saint-Florent, 100 000 hommes s’assemblent au son des cloches. L’aumônier Barbotin dirige le bras de Stofflet, le garde-chasse, et leurs soldats sont sans peur, parce qu’ils sont confessés et absous ; ils tuent pour faire souffrir leurs victimes, comme le curé constitutionnel de Mâchecoul, comme ces deux autres curés que les colonnes de Cathelineau lardèrent longuement à coups de piques le 16 et 17 mars, comme ces malheureux prisonniers de Cholet qui furent immolés dans la semaine de Pâques, comme ces six jeunes gens qu’on fusilla liés à l’arbre de la Liberté. Quel était l’état d’esprit des autorités municipales des provinces de l’Ouest et des citoyens dévoués à la