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180 HISTOIRE.

par la garde nationale le malheureux prêtre. Le Directoire rappelle, dans une nouvelle délibération qui porte la date du 21 mai, les faits déjà relevés dans celle du 19. Il constate que le citoyen Deslandes avait cessé d’être fonctionnaire plusieurs années avant la Révolution qu’en conséquence, il n’avait pas prêté le serment prescrit par la loi du 26 décembre 1790, parce qu’on n’avait pas eu à le lui demander, mais qu’il avait prêté celui de M~e, d’égalité, conformément à la loi du 13 août 1792, et ce avant le 23 mars dernier ; « que son grand âge, la conduite qu’il avait toujours tenue, le patriotisme reconnu du citoyen Desloges dont il habitait la maison le mettaient à l’abri de tout soupçon, qu’aussi personne ne l’avait dénoncé ». Le Directoire consentait « à fermer les yeux sur la manière illégale dont avait agi le maire d’Ernée, qui avait donné seul un réquisitoire et avait fait marcher la force armée sur la commune de Larchamp, où il n’avait aucune autorité ». L’administration départementale « s’était contentée de déclarer que le citoyen Deslandes n’était pas dans le cas de détention et avait ordonné son élargissement)). Mais le maire d’Ernée, de concert avec le juge de paix, n’avait tenu aucun compte de cet ordre et, de son chef, avait maintenu ou renouvelé l’arrestation du malheureux vieillard, alors qu’aux termes de la proclamation de novembre 1789, la moitié des membres plus un du corps municipal eût été nécessaire pour prendre une délibération. Le maire tombait donc sous le coup de la loi du 16 octobre 179t, laquelle .prononçait la peine de la dégradation civique contre le président d’une assemblée municipale qui aurait donné suite à des actes annulés. Ce maire méritait par