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CORRESPONDANCE DE BAILLY AVEC NECKER. 231 ~1- _L 1 v W m 1 1 n

de route et à revenir ensuite à Paris. Necker le fait remarquer doucement à Bailly, dans une lettre du 28 décembre 1789.

Vous me faites l’honneur, monsieur, de me proposer d’accorder 3 sols par lieue à ceux des ouvriers employés dans les ateliers de charité qui paraissent désirer de retourner dans leur province ; mais il me semblerait à propos de déterminer, au moins par aperçu, la quotité de cette dépense, et surtout de convenir des précautions qu’il y aurait à prendre pour empêcher ceux à qui l’on donnerait ce secours, de revenir ensuite à Paris, comme l’ont fait, pour la plupart, les ouvriers des anciens ateliers de Montmartre. Je présume, monsieur, que vous applaudirez vous-même à ces mesures préalables aussitôt qu’il y aura été satisfait, je mettrai l’objet sous les yeux du roi et je ne doute pas que, lorsqu’il n’y aura plus d’abus à craindre, Sa Majesté ne se porte avec satisfaction Il ce nouvel acte de bienfaisance.

Bailly s’incline, sans bien saisir l’ironie ministérielle, et répond « Je ne présume pas que cet objet de dépense soit considérable, et il en résultera un grand avantage pour la ville de Paris. On n’oubliera pas d’insérer dans leurs passe-ports que ce passe-port ne leur servira pas, et qu’il ne leur sera rien payé pour le retour ». Dans une autre lettre, datée du 27 décembre 1789, le maire assure « que 600 ouvriers sont prêts à se rendre au canal de Bourgogne, et qu’un grand nombre d’habitants de ce canton manquant de moyens pour se procurer la subsistance, il serait intéressant de les employer pour prévenir les mouvements qu’il en pourrait résulter (sic) ». Il est évident que les ouvriers sans ouvrage continuèrent à s’entasser dans les ateliers de charité, car, dans une lettre du 7 février 1790, Bailly demanda au