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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 17 î emain, ils présentèrent leurs hommap-ps nn i. 2

Le lendemain, ils présentèrent leurs hommages au nouveau roi de Pologne. Les Parisiens s’écrasaient pour voir ces étrangers, vêtus de longues robes de drap d’or, montés sur des chevaux magnifiques qui disparaissaient sous les pierreries, et précédés de gentilshommes en tunique de soie, et d’officiers, aux types étranges, qui portaient des masses de fer de deux coudées de haut. Ces hommes n’étaient pas des barbares. A en croire les contemporains, leur culture intellectuelle valait bien celle des beaux gentilshommes de la cour de France. Jean Choisnin s’étend avec admiration sur la perfection avec laquelle ils parlaient les langues étrangères ; et d’Aubigné, qui avait le droit d’être difficile, trouve que plusieursdes envoyés étaient de « doctes princes et de bons capitaines ». Dans sa réponse à la harangue de l’évêque de Posnanie, le roi de Pologne avait promis de ratifier les articles souscrits par Montluc mais il y en avait un qui paraissait exorbitant à l’entourage de Henri c’était celui par lequel le roi s’engageait à punir les auteurs de la Saint-Barthélémy, à donner aux protestants français des sûretés suffisantes, et à faire observer religieusement les édits de pacification. Montluc, sur ce point, avait, par cas de force majeure, dépassé ses instructions. En vrai courtisan, il fut le premier à conseiller à son maître de désavouer la parole donnée. Mais les évangéliques polonais montrèrent une opiniâtreté extraordinaire ; et il fallut toute la dextérité du cardinal Vincent Lauro, nonce du pape, pour apaiser quelques-uns des envoyés polonais qui criaient bien haut que la signature de la France avait été mise au bas des fameux articles. Le 10 septembre, une grande solennité religieuse eut lieu à Notre-Dame. Le roi de