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CORRESPONDANCE DE BAILLY AVEC NECKER. 243 sources en même temps que s’aggravait la détresse des caisses de l’État et de la Ville. Le 4 novembre 1790, M. Pancemont, curé de Saint-Sulpice, écrit à Bailly J’ai l’honneur de vous envoyer les mémoires dontje suis convenu ce matin ils vous convaincront et de ma détresse extrême et de l’impossibilité où je me trouve de renouveler cet hiver les bienfaits dont les pauvres ont joui l’année dernière jusqu’au mois de juillet 1790. J’ai eu le bonheur de nourrir habituellement huit mille personnes en leur donnant une livre de pain chaque jour, outre le soin des malades, des enfants et des écoles ; j’étais heureux de voir les pauvres soulagés et satisfaits. La rigueur des circonstances et ma situation est telle que je crains tous les jours de n’être plus en état de secourir les malades et les apprentis. Vous êtes charitable, monsieur le maire, et j’ai lieu d’espérer que vous déterminerez le Conseil municipal ou à venir à mon secours par des sommes dont je lui rendrai le compte le plus circonstancié, ou à se charger de cette multitude de bonnes œuvres qui surpassent mes forces.

Bailly s’adresse à son tour à M. Dufresne et sollicite « l’aumône du roi », qui est d’autant plus nécessaire au curé de Saint-Sulpice que, « par l’absence de beaucoup de ses paroissiens, il est forcé de retirer presque tous les secours qu’il donnait aux pauvres ». Il résulte de cette lettre de Bailly, datée du S nobillets, afln de pouvoir payer les ouvriers employés à l’écoulement, au tirage, triage et mise en état des bois sur les rivières affluentes médiatement ou immédiatement à la Seine

Dufresne répondit, le lendemain, à peu près dans les mêmes termes que la première fois. Il promit cependant d’écrire au receveur général des finances de fournir aux marchands tous les écus qui ne seront pas indispensablement nécessaires pour la solde des troupes Mais les marchands de bois ne reçurent pas satisfaction, car, dans une lettre du 23 novembre 1790, Bailly dit a Dufresne que le défaut de numéraire est au moment de leur faire abandonner les travaux du port qui servent aux uots de bois