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BABEUF ET BARRAS. 271

Commission administrative de Paris (toujours le 19 pluviôse), Babeuf, après avoir déclaré son âge (trente-quatre a/~),sa profession (journaliste, auteur du Tribun du peuple et c~/e~eM)- des dl’oits de /bmme), reconnut qu’il avait quitté son domicile (faubourg Saint-Honoré, M° 29), afin « de se soustraire à l’oppression », après qu’il avait eu connaissance du mandat d’arrêt lancé contre lui. Écroué à la prison de la rue des Orties, près du Louvre, le 7M&MH du peuple refusa de répondre au sieur Jean Almain, chef du bureau des interrogatoires, sous prétexte qu’il ne voulait être interrogé que par un représentant du peuple ; il scandalisa le citoyen Besse, concierge de la maison de détention, en le traitant de « vil suppôt, de bas valet, etc. », et il maltraita l’ouvrier chargé de condamner les croisées sur la rue. Comme on lui avait permis de lire les journaux et d’écrire, il profita de la permission pour adresser, le 21 pluviôse an III, une longue lettre de vingt et un feuillets au Comité de Sûreté générale Il s’y défend d’avoir conspiré, et prétend que tout son crime a été de réfuter Fréron, « ce provocateur qui a écrit que la ~ce/a~’a~’on des droits de l’Homme était une pancarte barbouillée ». Il plaisante, à propos du prénom de Gracchus qu’on lui a reproché de prendre sans y avoir le moindre droit « La liberté des cultes n’est-elle pas décrétée ? Qui peut m’obliger de prendre pour mon patron, pour mon modèle, un héros chrétien ? Quel mal peut-il résulter (sic) que je prenne pour parrain un grand homme plutôt qu’un petit ? » A la déposition du gendarme qui l’accusait de lui avoir offert trente mille h Archives nat., ibid.