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274 HISTOIRE.

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vaillent manuellement aux meubles, aux ustensiles do_ métier ou de ménage, aux bâtiments, etc. », tandis que de criminels spéculateurs se concertent avec « les marchands a leurs co-uo~M~, pour fixer le taux de toutes choses, de telle sorte que ce taux ne’ soit à la portée que de l’opulence des membres de leur ligue. Ainsi, les premiers agents du commerce, ceux qui font le travail créateur, le travail essentiel, se trouvent en face de cet ultimatum terrible « Travaille beaucoup et mange peu ou tu n’auras plus de travail et tu ne mangeras pas du tout ». Babeuf avoue qu’il n’a pas « la baguette merveilleuse pour faire, de la poussière du passé, surgir de terre l’établissement d’une société d’égaux », mais il compte sur l’énergie des frères et amis, sur Germain, « son cher général», et termine par « un salut en l’Égalité sainte ». De leurs cachots, Babeuf et Germain, reliés entre eux par un petit gamin très intelligent et très dévoué, multipliaient les appels aux terroristes. Contre les assassins royalistes, Babeuf excite les forgerons de l’armée infernale « Il ne faut vous reposer en si beau chemin, braves cyclopes ! Que vos figures enfumées, emblèmes de la force et du travail, continuent de porter la sainte terreur dans l’âme de vos adversaires et des nôtres. Montrez constamment que ceux qui fourbissent l’outil de la mort pourraient également la donner à toutes les espèces d’ennemis de la patrie ». Dans un autre manifeste, adressé aux patriotes d’Arras, il critique âprement la Constitution de n9S, d’après laquelle les Français n’ont pas un roi unique, mais cinq, et qui ne permet qu’aux grands seigneurs l’accès du Corps législatif, et dépouille le peuple du droit de sanctionner les lois.