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BABEUF ET BARRAS. 279

A 

Mourant de faim, mourant de froid, Peuple, dépouille de tout droit, Tout bas, tu te désoles.

ou bien

Soyez-en sûrs, le peuple est las La faim l’agite et le réveille

II veut du pain, non des débats. Ventre aCFamé n’a pas d’oreille. Le Directoire, effrayé, adressa, le 26 germinal, un message au Corps législatif dénonçant les rassemblements et les provocations par voie d’affiches ou par les journaux. De là les lois des 27 et 28 germinal contre les attroupements et les écrits révolutionnaires. Les rapports de police constatent que, le 28, la cavalerie dut charger, sabre nu, les groupes du pont au Change. Quant à Babeuf, furieux de voir sa plume brisée, il écrivit, dans le dernier numéro de son ?~ :&MH du Peuple (5 Horéal an IV) « Tout est consommé La Terreur contre le peuple est à l’ordre du jour. Il n’est plus permis de parler ; il n’est plus permis de lire ; il n’est plus permis de penser ; il n’est plus permis de di-re que l’on souffre. ». Forcés de substituer la propagande clandestine à la propagande par la voie de la presse, les babouvistes se décidèrent à recourir aux moyens violents, et jetèrent les bases d’une vaste organisation révolutionnaire. Un directoire secret de quatre personnes avait la haute main sur le mouvement. Au-dessous de lui, se trouvait un comité de cinq agents militaires et douze agents civils, un par arrondissement. Des agents intermédiaires assuraient les communications entre les chefs d’arrondissement et le directoire secret dont ils ne connaissaient pas les membres. Des émis-