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292 HISTOIRE.

personnages impliqués dans le détestable complot babouviste, on atténuerait tout l’intérêt que cette affaire inspire, et qu’on préviendrait des relations funestes à la tranquillité de plusieurs autres hommes, non moins élevés en puissance que le fameux maître de poste ».

Barras ne pardonna jamais à Carnot et à Cochon, le ministre de la police qui avait fait arrêter les babouvistes, d’avoir réuni les preuves de ses intrigues. Lorsque, dans la nuit du 23 au 24 fructidor (9 au 10 septembre 1796), quelques centaines de jacobins, conduits par plusieurs ex-conventionnels, marchèrent sur le palais directorial, puis essayèrent de soulever le camp de Grenelle, Barras, qui avait alors la police dans ses attributions, était à la campagne, ainsi que Reubell qui passa la nuit à Arcueil. La a ReveIlière-Lépeaux déclare dans ses Mémoires qu’il envoya un messager à Barras, mais qu’on frappa longtemps et inutilement à la porte du directeur, qui, le lendemain, affirma n’avoir.rien entendu parce qu’il « dormait profondément a. L’opinion de La Revellière, partagée par Carnot, est que Barras trempait dans ce détestable complot. Ses amis Tallien et Fréron avaient été reconnus dans les groupes, factieux, et ils s’enfuirent en grande hâte après l’échec de la tentative terroriste. Le long procès des babouvistes, qui dura du 4 brumaire an V au 7 prairial (26 avril 1797), se termina, comme on sait, par la condamnation à mort de Babeuf et de Darthé. Les élections de germinal (mars 1797) qui donnèrent la majorité aux royalistes dans les deux Conseils, n’étaient pas faites pour sauver la tête des deux amis ; mais, quelques mois