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3& ô HISTOIRE.

il fut charmé. Il y eut au palais Foscarini des bals splendides, où les merveilles du luxe italien se montrèrent dans tout leur éclat. Henri né quitta qu’à regret cette aimable aristocratie qui l’avait si bien reçu. Le doge Louis Mocenigo et le Sénat tout entier l’accompagnèrent jusqu’à Lizza-Fusina. A Padoue, Ferrare, Mantoue, la fête continua. Le 24 août seulement, il arrivait à Turin. C’est là que Cheverny, envoyé par Catherine qui ne connaissait pas exactement les secrètes intentions de son fils, vint trouver Henri et réussit à le replacer sous le joug de la vieille reine. Les conseils de tolérance donnés par l’empereur, par le doge et tous les princes de l’Europe furent bien vite oubliés. Pibrac et Bellegarde devinrent suspects à leur maître, comme catholiques tièdes. Henry de Montmorency, qui était venu à Turin pour se réconcilier avec le roi, retourna malgré lui en Languedoc et traita de nouveau avec les .protestants. Ces fautes furent couronnées par la cession faite au duc de Savoie de Pignerol et Savillan, avec la vallée de Pérouse. C’était payer beaucoup trop cher l’hospitalité intéressée du duc. Après avoir traversé le mont Cenis dans une litière fermée, le roi franchit la frontière française au pont de Beauvoisin, le 8 septembre. Il y trouva le roi de Navarre et le due d’Alençon, qui venaient protester de leur fidélité. Le lendemain, eut lieu à Bourgoin l’entrevue de Henri et de sa mère. Tout le monde pensait que le nouveau roi allait marcher lui-même contre les protestants du Languedoc. Mais le vainqueur de Jarnac et de Moncontour était bien changé. « Du vivant de Charles IX, dit de Thou, personne ne paraissait plus digne du trône que Henri, et tout le