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40 HISTOIRE.

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troupes catholiques, que venez-vous chercher ici 1 Est-ce encore pour nous surprendre dans nos lits et nous égorger, comme vous l’avez fait dernièrement à l’amiral ? Mais vous avez affaire à des gens armés cette fois. Montrez-vous, jeunes mignons ; venez éprouver à vos dépens s’il est aussi aisé que vous le pensez de faire tête seulement à nos femmes. » Henri se consolait de toutes les humiliations que lui attirait sa mollesse par l’activité de sa diplomatie matrimoniale. La reine mère voulait le marier à la princesse Élisabeth, sœur du roi de Suède. Cette union pouvait procurer à la France de sérieux avantages. Le projetprit vite une certaine consistance, car Pinart, un des secrétaires d’État, fut envoyé en Suède avec mission de demander la main de la princesse ; et on lui adjoignit le peintre Nicolas Belon pour faire le portrait d’Elisabeth, qui avait une grande réputation de beauté. Mais le favori Du Guast se jeta à la traverse, fit rompre les négociations entamées avec la cour de Suède ; et le roi épousa Louise de Lorraine, fille du comte de Vaudemont. Des sommes immenses furent gaspillées en fêtes inutiles et, lorsque Henri fit enfin son entrée à Paris, le 27 février 1S78, toutes les ressources étaient épuisées. La cour en était réduite à faire argent de tout. Les sièges de conseiller au Parlement ou au Châtelet, les évêchés même, étaient vendus au plus offrant ou donnés à des favoris. Du Guast avait eu, pour sa part, les évêchés d’Amiens et de Grenoble. Il revendit l’un pour trente mille, l’autre pour quarante mille francs. Celui d’Amiens fut acheté par une courtisane, qui voulut bien ne pas le garder et se contenta de le revendre avec bénéfice. Quant au roi, « il n’a voit de quoi disner, dit l’Estoile,