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causes de la Ligue sont profondes et multiples ; mais l’exaspération du Corps de Ville, des quarteniers et des notables qui figuraient dans les assemblées municipales explique, à elle seule, le foudroyant succès de la journée des Barricades. La Municipalité parisienne, au milieu des troubles politiques, ne laissait pas au reste d’être exposée à de grands périls. Représentation de la haute bourgeoisie, elle faisait obstacle à la fois aux abus de pouvoir de la monarchie et aux excès démagogiques. De là une situation parfois dangereuse et difficile. Les magistrats de l’Hôtel de Ville avaient d’abord aidé les Guise à chasser Henri III de sa capitale, mais le premier effet de la victoire de la Ligue fut l’envoi du Prévôt des marchands à la Bastille et le bannissement de deux Échevins. Plus d’une fois, au cours de la guerre civile qui se termina par la soumission de Paris à Henri IV, la faction des Seize, soutenue par le bas peuple, exerça la pression la plus violente sur les délibérations des assemblées de la Ville. Au mois d’août 1391 notamment, les délégués du parti irréconciliable pénétrèrent dans la grande salle de l’Hôtel de Ville où les électeurs municipaux s’apprêtaient à nommer deux Échevins, et sommèrent les membres de l’assemblée d’exclure les candidats soupçonnés de modération. L’avocat Béjauson donna lecture d’une requête menaçante, dont les conclusions portaient la plus grave atteinte à l’indépendance de la Municipalité. Le Prévôt des marchands invita Béjauson et ceux qui le suivaient à sortir de la salle des délibérations et ouvrit la discussion sur la requête. « Sur quoy, il fut alors gravement remontré par plusieurs grands personnages que. c’est une licence trop grande à des