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ENFANT À L’ÉCOLE


pas à cette époque de jeune homme vraiment instruit qui n’eût puisé son savoir à la source pure de ce grand homme.

C’est donc à lui que l’on confia Alcibiade, et, sauf les égards commandés par la politesse, on lui donna tout pouvoir sur l’enfant. Au lever radieux de ce nouveau soleil, la beauté de tous les autres garçons de l’école pâlit, perdant sa lumière et son prix, comme font les étoiles aux premières blancheurs de l’aube. Diane au bois, parmi ses nymphes, est moins brillante et moins pleine d’attraits ; Cérès, aux enfers, rayonnait de moins d’éclat et de grâce que ne fit Alcibiade en entrant chez son maître.

À son port souple et gracieux, à ses mouvements aisés et harmonieux, on voyait bien qu’il n’était fait que pour s’ouvrir tous les cœurs, et devenir le maître de toutes les âmes. Les boucles de ses beaux cheveux, s’épanouissant comme des fleurs, et tombant sur ses épaules en anneaux séparés, faisaient honte à l’éclat de la pourpre et de l’or ; ses yeux, ombragés sous le voile de ses grands cils, cachaient sous leurs paupières, comme un royal pavillon, leur