Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui n’appuyât l’élection des Pasteurs par les troupeaux ; et nous doutons qu’on puisse contester avec quelques succès la généralité de cet usage, pendant ces premiers temps.

Avant de commencer nos citations, nous croyons devoir avertir que dans les premiers siècles on appelait Évéques, ceux que l’on appelle maintenant Anciens ou Pasteurs. On peut voir par Actes XX, 17, comparé au verset 28, que ces titres sont synonymes. Peu à peu le titre d’Évêque vint à désigner un Pasteur qui avait inspection non-seulement sur le troupeau, mais aussi sur d’autres Pasteurs.

Notre première citation est relative à l’élection de Cyprien, Évêque de Carthage, laquelle eut lieu environ l’an 246 de notre Seigneur. Elle se trouve dans l’histoire ecclésiastique de Milner, tome 1er, page 333.

Il y avait chez Cyprien tant de simplicité, de zèle et d’intelligence, que deux ans environ après sa conversion, il fut élu d’abord Prêtre, et ensuite Évêque de Carthage.

Ce n’étaient point de fausses vertus qui avaient ainsi attiré vers Cyprien la faveur populaire. L’amour de Christ l’emportait en lui sur toutes les considérations qui ne se rapportaient qu’aux choses de la terre. Sa femme s’opposait en vain à sa libéralité chrétienne. Le pauvre, la veuve et l’orphelin, trouvaient toujours en lui un bienfaiteur et un appui. Le Prêtre Caecilius bénissait le Seigneur des rapides progrès de son disciple, et en mourant il recommanda à ses soins sa femme et ses enfans. — Ce fut avec un vif regret que Cyprien s’aperçut que le peuple avait l’intention de le choisir pour Évêque. Il se retira pour éviter les sollicitations qu’il prévoyait ; on assiégea sa maison ; une plus longue résistance devenait impossible ; il céda donc, et accepta avec répugnance cette pénible prééminence : et il la trouva telle en effet.