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Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/115

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sit aussitôt cette parole ; toute l’assemblée cria : Ambroise sera nommé ! Les factions s’accordèrent aussitôt, et celui que ses emplois séculiers semblaient exclure du choix des partis, fut soudainement élu par le consentement universel.

Ambroise étonné, refusa positivement. Jamais personne n’eut plus envie d’être nommé Évêque qu’il n’en montra d’éviter cet honneur. Il employa même des moyens qui sonnent d’une manière étrange à nos oreilles, et qu’il est impossible de justifier. En exerçant une grande sévérité sur des malfaiteurs, et en encourageant des femmes de mauvaise vie à venir dans sa maison ; il chercha à convaincre le peuple qu’il n’avait pas la douceur et la chasteté qu’on lui attribuait, et qu’il avait en effet réellement. On dévoila facilement cette singulière hypocrisie. Voyant qu’il était inutile de vouloir arrêter ce torrent, il s’échappa de Milan à minuit ; mais se trompant de chemin, après avoir erré toute la nuit, il se retrouva à la porte de la ville le matin. On plaça une garde auprès de lui jusqu’à ce qu’on sût le bon plaisir de l’empereur, son consentement étant nécessaire à cause de la charge qu’Ambroise avait exercée jusqu’alors.

Notre troisième citation est importante, parce qu’elle montre qu’Augustin, Évêque d’Hippone, en Afrique, environ l’an 400, se conformait à ce qui est appelé l’usage de l’Église, en choisissant les Prêtres, de concert avec la majorité du troupeau.

Lorsqu’il consacrait des Prêtres, il avait soin de se conformer à l’usage de l’Église, et d’agir avec le concours de la majorité du troupeau.

(Milner, tome II, page 459).

Notre dernière citation est relative au pape Célestin, environ l’an 450. On y trouve encore malgré la dégénération croissante de l’Église, des traces de l’ancien droit d’élection, attribué à tous les membres du troupeau.

La conduite de Célestin ressemblait plus à celle d’un Évêque pieux, qu’à celle d’un pape. Il blâma le clergé de France d’avoir élevé tout-à-coup à la dignité épiscopale des laïques qui n’avaient pas passé par les différens degrés de la prétrise. Il décida que lorsqu’on aurait à élire un Évêque, les membres du clergé de la même Église qui avaient une réputation honorable et avaient bien rempli leurs charges, devaient être préférés à des Prêtres étrangers et inconnus ; qu’on ne devait imposer un Évêque à aucun troupeau contre sa volonté, mais qu’on de-