Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/28

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L’Écriture nous représente si peu les Églises comme devant avoir un sort commun, que dans l’Apocalypse, l’Esprit-Saint, en s’adressant aux sept Églises d’Asie, leur prédit à chacune un sort différent, selon les différents états spirituels où elles se trouvent. À l’une, il déclare que si elle ne se repent pas, il viendra bientôt, et ôtera son chandelier de sa place. À l’autre, au contraire, il promet que puisqu’elle a gardé la parole de sa patience, il la gardera de l’heure de la tentation, qui doit venir sur tout le monde, pour éprouver les habitans de la terre (Apoc. III, 10.). — Je demande s’il y a rien de plus positif contre cette idée d’une déchéance et d’une apostasie de l’Église, prise en masse, que cette promesse faite à l’Église de Philadelphie, d’être gardée de l’heure de la tentation, qui doit venir sur tout le monde ? — La Parole, en envisageant l’Église comme société, ne voit que des Églises et non l’Église. Elle ne lie point le sort d’une Église à l’autre, et elle ne dit point que parce qu’une Église ou plusieurs Églises sont déchues, l’Église est déchue.

Je remarque en passant que ces mots de déchéance, de ruine et d’apostasie de l’Église ; que ces expressions : l’économie de l’Église a manqué, etc., ne se trouvent point dans la Parole. Or nous croyons pouvoir affirmer que lorsqu’en traitant un sujet, on est obligé d’inventer des expressions, parce qu’elles manquent dans la Parole de Dieu, cela seul doit faire soupçonner l’erreur. Le soupçon est d’autant plus légitime, lorsque c’est sur le fond du sujet même que l’on traite, que porte cette nouveauté de