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LETTRE XVI.
Philippe d’Oransai à Maxime de Verseuil
ès que j’aurai fini la lettre que je
t’adresse, je quitte Nantes pour un
mois ; je reviens à M...., que je compte
habiter quelque temps : la crainte n’entre
pour rien dans ma résolution, mais la prudence
y est pour quelque chose : je suis perpétuellement
exposé aux coups de mes détestables
ennemis, et sans la continuelle surveillance
de l’invisible Léopold, sans doute le
trépas m’eût atteint cette nuit. Si j’étais revenu
chez moi hier, après le fatal déjeuner,
j’aurais trouvé deux lettres qui m’eussent tout
épargné[1]. Je ne l’ai point fait, et si je suis
en vie, c’est grâce à mon courage comme à
- ↑ Voyez les lettres 13 et 14.