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combat qui serait tout à mon désavantage ; vous écrivez comme Virgile.

GABRIEL.

Le célèbre M. Bastier, que vous voyez tous les jours, m’assure que je dois réussir.

PHILIPPE.

Et moi je n’ai fait encore qu’une douzaine de chansons ; vous voyez, monsieur, que la partie ne serait pas égale ; ainsi, je me tiens pour battu, mais très battu.

GABRIEL.

Vous me cédez donc le cœur de la sentimentale Apollonie ?

PHILIPPE.

Ah ! quant à ceci, je ne le dis pas.

GABRIEL.

Le vainqueur, cependant…

PHILIPPE.

Le vainqueur sur l’Hélicon ne l’est pas toujours à Cythère ; vous voyez que je sais ma fable, et je ne sais si mademoiselle de Norcé doit être conquise par des bouts-rimés, voire même par une idylle ; ainsi je continuerai à la voir jusqu’à l’instant où je serai abîmé par votre réputation poétique, ce qui, je pense, ne tardera pas. Jugez même de ma générosité :