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CHAPITRE VI.
L’AFFREUX SOUVENIR.
aissons les riants tableaux de mon enfance,
pour venir à une époque cruelle
qui, toujours présente à ma pensée,
arrache souvent des larmes à mon sensible cœur :
il faut cependant que je la décrive. J’étais bien
jeune, mais j’en ai conservé en entier l’affreux
souvenir. À peine quelques années s’étaient
écoulées, que les premières secousses de la
Révolution annoncèrent un tremblement épouvantable
qui devait détruire et le trône et
l’autel, et les soutiens du monarque et ceux
de la religion. Préparée de loin, cette vaste
conspiration ne pensait point se borner aux
seules limites de la France : elle prétendait