Page:Roches - Oeuvres.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
DE M. DES ROCHES.

me à voſtre Idee, & que deuenuë extremement amoureuſe de voſtre pourtraict, il vous plaiſe pour l’amour de luy de m’aymer auſſi. C. Si mon pourtraict vous apportoit tant de bien comme ie vous ay ouy dire, vous ne me feriez iamais autre requeſte, mais vous demeureriez tres-content receuant un ſi grand honneur à mon occaſiõ. S. Madame, plus ie doy, plus ie veux deuoir, afin que mes obligations ſurpaſſant tous moyẽs que i’ay d’y pouuoir ſatisfaire, me facent prendre & arreſter voſtre priſonnier. C. Et bien dõc, comme à mon priſonnier, ie vous commãde de vous taire pour recommencer à parler vne autre fois. S. Puis qu’il vous plaiſt, Madame, je m’en vays honorer le ſilence par luy meſme.


sonets de sincero a charite.



MAdame, voz beautez ſi parfaictement belles
Sont nees dans le Ciel, mais pource que les Dieux
Vous alloient regardant d’vn œil trop curieux
Brulant dans la clarté de voz flames iumelles.
Iupiter preuoyant les diverſes querelles,
Qui pourroient aduenir aux Citoyens des Cieux,
Vous feit venir icy, doux paradis des yeux
Qui peuuent contempler voz graces immortelles.
Et maintenant les Dieux irritez contre nous
Espris du feu d’amour, & d’vn ardant courroux,
Meſme de Iupiter, deffient le tonnerre.
Et nous vont menaçant de mill’ & mille morts,
Mais il faut bravement ſouſtenir leurs efforts
Pour garder le treſor du Ciel & de la terre.