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LES ŒVVRES

Avec la fureur Poëtique.
Mais pour ſemblable occasion
Ie ne luy porte affection,
Car ne beuuant que de l’eau claire
Pour cela ie n’en ay que faire :
I’aime ſon beau pié verdiſſant,
I’aime ſa fueille Cinabrine,
Teinte du ſang de la Cyprine
Qui colora dans ce beau mois
Le blanc yvoire de ſes doigts,
Tirant la Roſe printanière
De ſa demeure couſtumiere,
Et la prenant d’authorité,
Penſant que ſa divinité
Deut excuſer ſi grande offence :
Le Roſier eſtoit en deffence
Gardant ſon treſor precieux :
Venus d’vn bras audacieux
S’efforçoit touſiours de le prendre.
Mais pour vouloir trop entreprendre
Elle ſouffrit punition
De ſa grande preſomption,
Gaſtant ſa peau doüillette & blanche
Voulant piller la Roſe franche.
Vrayement Roſe mon cher ſouci,
Ie t’ayme d’avoir peu ainſi
Te deffendre d’une Deeſſe,
Roſe mon cueur, ta gentilleſſe