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Page:Roches - Oeuvres.djvu/135

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LES ŒVVRES

Et dechaſſé du cueur il ſ’adreſſe à noz yeux :
Mais le pauuret (helas) y a laiſſé en gage,
Et ſon & ſes traicts, comme pour teſmoignage
Que noz yeux ont eſté ſur luy victorieux.

Demeurant deſpouillé de ſes plus fortes armes
Il ſ’en va chercher Mars au milieu des alarmes,
Le priant humblement de luy donner ſecours :
Mars eſmeu de pitié amena de ſa terre
Grand nombre de ſoldats pour nous faire la guerre,
Et n’y gaigna non plus que le Dieu des amours.

Vn cueur qui n’ouure point aux voluptez la porte,
Vn penſer genereux, vne puiſſance forte,
Nous preferue touſiours de l’Amour & de Mars :
Auſſi en toutes parts la femme ne reſonne
Que du pouuoir hautain, de la Roine Amazone
Qui faict marcher les Dieux deſſous ſes eſtendars.

Son nom eſt Otrera fille de Marteſie
Qui tient pour la ſeruir cette trouppe choiſie,
Voulant par ſa proueſſe eterniſer ſon nom
Elle retient du tout le ſouuerain Empire
De la grande Cité nommee Themyſcire
Enceinte par les bras du fameux Thermodon,