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LES ŒVVRES


Si nous ſommes tẽtez d’honneur,
De richeſſe, ou quelque bon-heur,
Gardons que noſtre eſprit debile.
Suiue ſon premier mouuement,
Les Cieux reſiſtent prudemment
Au mouuoir du premier mobile.

L’eſtoile nous peut auancer
Mais non pas pourtant nous forcer,
L’homme eſt forgeur de ſa fortune
Reprimant ſon affection,
Il reprime l’influxion
De ſon Mars & de ſon Saturne.


Sonnets.


LE Moteur eternel, de ce grand vniuers
Commencement & fin, la diuine penſee
Qui tient deſſous ſes pieds la terre balancee,
Et qui au fõd du cœur voit les ſecrets ouuers.
Reſerua en ce temps, amer, dur & diuers,
Où ſemble que l’Aſtree eſt de chacun chaſſee,
A montrer la vertu du haut Ciel abaiſſee
Pour ceindre tõ beau chef de rameaux touſiours vers.
Bien qu’icy nous voyons, Neron & Domitie,
Et qu’vn nouueau Breüs ait la terre obſcurcie
Ton honneur graue & ſainct luiſt de ſi clair flambeau :
Rue le Siecle eſt heureux, où tu es deſcendue
Pour miracle nouueaux, Car Dieu t’a deffendue.
Du vice, de l’oubly, du temps, & du tombeau,