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Page:Roches - Oeuvres.djvu/40

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DE M. DES ROCHES.

Sera iamais la fortune aſſouuie
Du mal ſans fin en mon cœur renaiſſant,
Las que i’endure (ô Seigneur tout puiſſant !)
Guide mon ame en l’eternelle vie.
Voy à mes ſens ma raiſon aſſeruie,
Ma foible force, & mon travail preſſant,
Si mon prier (ô Dieu) m’eſtoit decent,
I’ay ſeigneur, i’ay de mourir bonne enuie.
Ô bien heureux dont la mortalité,
Par foy ſe guide à la Diuinité
Purifiant ceſte tache imparfaicte.
Heureux qui plein de prudence & raiſon,
Par viue foy dit en ſon oraiſon,
Du ſeigneur Dieu la volonté foit faicte.


Pleurant amerement mon douloureux ſeruage,
Qui tient mon corps mal ſain, mon eſprit en ſouci,
Le cœur comblé d’amer le visage tranſi,
Cachant l’ombre de vie en une morte image.
Ie cherche vainement qui l’eſprit me ſoulage,
Le Medecin du corps i’eprouue vain auſſi,
D’un front Saturnien, d’un renfrongné ſourci
Ie trouue tout amy en amitié volage.
Voyant donc mes mal-heurs croiſtre en infinité,
N’eprouuant rien qu’ennuy, peine & aduerſité,
Un celeſte deſir eſleue ma penſee,
Diſant, il ne faut plus en la poudre geſir,
Il faut chercher au Ciel le bien-heureux plaiſir,
« N’eſpere pas ſalut en vne nef caſſee.