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LES ŒVVRES

Monſieur, i’auoy pour moy cette excellence Aſtree,
Fille du tout-puiſſant, Deeſſe de raiſon,
Belle comme le Dieu de la claire maiſon
Quand il faict de nouueau aux iumeaux ſon entree.
Mais litige malin ſoudain l’a rencontree,
Qui des armes du dol l’a bleſſee en trahiſon,
Et humble ie vous fay ma deuote oraiſon
Pour punir ce mutin qui a la vierge outree.
Comme vn nouueau Prothé il ſe va transformant
En feu, en air, en eau, en vn autre element
Ainſi que feit Thetis aux mains du Peleide.
Treze ans ſont ia paſſez qu’il me ſceut attacher,
Et m’eſtraint de nouveau au ſommet d’vn rocher
Si la vertu de vous ne m’eſt vn autre Alcide.


Ains que le grand Hebrieu fuſt adopté pour fils,
Et qu’il euſt ſon beau nom ſacré à la memoire
L’Egyptien auoit ſes loix, fable, & histoire
Dans le riche treſor du temple de Memphis.
Mais auenant le but de ſon terme prefix
Tombe ſur l’Amelite, il eſt forcé de boire
L’antique Hellenien ignoroit la victoire
Que contoient à Solon les Preſtres de Sais.
Par Neptune, Vulcan, & la faux coutumiere
Ce qui fut clair & beau perd ſa douce lumiere,
Nature ſymboliſe en diuers changemens.
La Muſe & la Vertu forcent bien quelque annee,
Mais l’immuable point qui meut la deſtinee
Nous en cache les fins & les commancemens.