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LES ŒVVRES

ble ſ’il vous plaiſt de l’accorder. For. Et qu’eſt-ce. Ver. C’eſt que ie vous prie de traicter doucemẽt ceux qui me fauorifent & vous en ferez doreſnauant beaucoup plus eſtimee. For. Vrayemẽt vous aurez bõne raiſon de vouloir reformer les abus. Allez allez, gouuernez vous à voſtre fantaſie & me laiſſez gouuerner à la miẽne. Ver. Les Egyptiẽs auoient vne loy. For. Ie n’ay que faire d’eux ny d’elle, & m’eſtonne commẽt vous vous en ſouciez, veu qu’ils ont faict ſi peu de cõte de vous.Il me ſouuient que i’enfermay Seſoſtris dans vne maiſon où il eut bruſlé ſans vous qui conſeillaſtes à la Royne ſa femme de le ſauver par la perte de ſes enfans, & toutesfois elle ne vous feit point apres édifier vn temple comme les Romains à la fortune feminine pour l’amour de Volumnia. Ver. I’edifies mes temples ſactez dedans les ames vertueuſes, & ne demande autre ſacrifice que la volonté mais ſ’il vous eut pleu tantoſt de me preſter lavoſtre, ie vous euſſe raconté vne loy d’Egypte laquelle condamnoit en peine ou amende celuy qui voyant faire mal ne ſe mettoit en deuoir de l’empeſcher. Voila parquoy i’eſſaye de vous adoucir enuers les bons, affin que vous ſoyez plus humaine à leur humanité. For. Mais ie vous prie aller entretenir diuinement la diuinité de ceux qui vous ont en reuerence, vous ne ſerez pas fort empeſchee à contenter ſi peu de gens : quant à