Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/108

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modernes : nous trouvons que Villon, Rabelais et bien d’autres pensaient, comme M. Zola, qu’il n’y a aucune raison d’employer une périphrase pour désigner une chose, tandis qu’on a le mot propre sous la main ; nous verrons que Shakespeare et ses contemporains : Ben-Johnson, Fletscher, Marlowe, ne reculaient devant aucune crudité de langage, devant aucune observation humaine, quelque cruelle et amère qu’elle fût ; nous les verrons, — et Molière avec eux. — rechercher et mettre en évidence la cause des mauvais penchants : ce qui est tout le procédé naturaliste ! — Seulement, Rabelais, Shakespeare, Molière étaient des faits isolés dans leur époque. Leurs contemporains, qui n’employaient leur gros langage que par grossièreté, n’avaient pas la science physiologique que l’on possède aujourd’hui, et qui permet d’étudier les influences physiques que subit l’homme moral ; les maîtres seuls avaient le génie, qui tient lieu de tout. Aujourd’hui, le système qu’ils ont créé sans s’en douter prend conscience de lui-même ; il tend à jouer pen-