Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/110

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est puisse y entrer. On croit qu’il veut ôter au style toute poésie et changer le français contre l’argot : il demande seulement que les personnages littéraires parlent comme parlent les personnages réels. On prétend qu’il bannit l’idéal : il ne le fait que si par idéal on entend le vain caprice, la fantaisie mensongère ; le rêve trompeur et malsain d’une imagination qui croit s’élever : comme si l’on pouvait s’élever en quittant la vérité pour l’erreur ! Mais, de même qu’au lieu du mal poétique et du vice doré il peint le mal tel qu’il est et le vice hideux, au lieu du bien factice, il dépeint la vertu vraie, le bien réel.

Tout porte à croire qu’il triomphera : il a pour lui des écrivains de talent ; M. Zola, c’est-à-dire un défenseur qui ne se ménage pas ; toute la jeunesse littéraire, c’est-à-dire l’avenir.

Que nos vœux accompagnent la jeune école, dans sa marche lente et sûre ! Nous sommes heureux d’avoir eu quelquefois l’occasion de prendre sa défense dans cette courte étude : notre seul regret est de n’avoir pu le faire plus souvent.