Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/50

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Le roman tout entier semble destiné seulement à aider au développement de ces deux caractères. L’auteur ne les quitte pas un instant. Il les pose d’abord, dès l’entrée. Coupeau a toujours été honnête et bon ouvrier ; Gervaise, bonne nature, au fond, chaste malgré ses fautes, a été gâtée par une abominable éducation ; pendant quelque temps, même, elle a donné dans l’ivrognerie, elle buvait de l’anisette ; puis elle s’est laissé séduire par Lantier. Mais la maternité et la douleur lui ont rendu le sentiment du bien. Abandonnée par un amant, elle a juré de vivre honnête et de se dévouer à ses enfants. Elle rencontre Coupeau, qui l’épouse. Tout fait supposer qu’ils vivront heureux et seront des ouvriers modèles. Mais non : les événements se conjurent pour les entraîner à leur perte. On les voit avancer d’abord, faire de petites économies, se créer un gentil intérieur. Mais l’accident de Coupeau vient troubler cette paix, et la dégringolade commence. Le malheureux passe par tous les degrés d’avilissement, entraîné non seulement par un penchant natu-