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Jeanne.

C’est ça. Vous jouez aux petits-fils de Don Juan.

Chantreuil.

Mais non pas du tout. Nous voudrions plutôt tailler son manteau en robe de chambre. C’est le rêve de notre jeunesse et c’est ce qui nous rend mélancoliques.

Jeanne.

La mélancolie, oui : le dandysme du cœur. Vous portez ça comme un pardessus mastic.

Chantreuil.

Allons donc ! — Nous avons tous en nous un bourgeois qui dort. Il sommeille, devant un bon feu. Il a une jeune femme qui l’aime, qui l’admire…

Jeanne.

Oh ! ceci est la grande affaire.

Chantreuil.

Qu’il aime aussi, lui, mais doucement, le cœur reposé, pour longtemps, pour toujours !

Jeanne.

Folie !