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Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/13

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PREMIÈRE PARTIE


I


Lorsque Hans Cadzand était né, l’antique demeure de la rue de l’Âne-Aveugle fut en fête. Le vieux visage noirci de la façade s’égaya du rire blanc des rideaux de tulle aux vitres, que Mme Cadzand avait voulu neufs aussi, et clairs, pour ce divin moment de la nativité. Joli trousseau des fenêtres qu’on avait préparé, parallèlement avec celui de l’enfant. Ah ! tous les frais matins, les longs soirs durant lesquels on avait, dans la maison, cousu, taillé, brodé, festonné ces blancheurs ! Joie de la future mère à élaborer, à réaliser dans la plus fine toile, la plus immatérielle batiste, à raffiner