Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/189

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résolu à une demande qu’il savait équivoque mais nécessaire, Hans dit à sa mère :

— Ne crois-tu pas qu’il faudrait congédier Ursula ? Cette personne n’est pas chrétienne. Elle ne convient pas chez nous.

La mère comprit le drame intérieur dénoué, le ferme propos de ne plus retomber, la promesse faite au confesseur… Elle acquiesça aussitôt, et dit pour bien le tranquilliser :

— Oui, Hans, elle partira demain.

Ils rentrèrent, le soir déjà tombé, dans la vieille demeure de la rue de l’Âne-Aveugle. Et, un peu plus tard, quand Hans, pour se coucher, monta dans la chambre du second étage, Mme Cadzand, aux aguets, l’entendit qui instantanément donnait un tour de clé à la porte…

C’était fini pour jamais des baisers, des folies, du suprême Acte ; et le silence afflua dans les escaliers, le corridor, le silence qui suit toutes les courtes fêtes, le silence navré qu’ont les jardins publics quand la musique