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Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/23

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II


Les années coulèrent. L’enfant grandit.

« Hans ! Hans ! » faisait à chaque instant du jour la malheureuse Mme Cadzand en étreignant la tête de son fils. Ah ! cette étreinte de ses mains, ses mains si longues, comme pour pouvoir l’encercler toute, ses mains si pâles, et qui semblaient aussi devenues de cire depuis la nuit où elles avaient touché le cadavre !

Étreinte passionnée et pleine d’angoisse comme d’un trésor cher qu’on craint de perdre. Est-ce que les mains des mères ne sont pas des clés, des fermoirs, pour assurer ce trésor ? Elles sont aussi des ailes, elles ont des allongements, des appuiements qui couvent…

Il avait fallu ce devoir de faire