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Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/81

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II


Hans venait d’être souffrant. À cause de sa vie trop sédentaire sans doute. Il avait maigri, changé un peu, d’autant plus que, durant les jours de maladie, il avait laissé pousser ses cheveux, redevenus tumultueux, avec des volutes blondes, des remous de lumière.

Le médecin avait ordonné le grand air, de la marche, des distractions. Il se décida à sortir un peu plus. Sa mère l’emmena en de longues promenades, triste de le voir toujours aussi pensif, l’esprit ailleurs, songeant à la grande chose qu’elle savait bien… Tout au plus abdiquait-il quand elle allait avec lui vers le béguinage, traversait le pont harnaché de verdure par-dessus les eaux du Lac d’amour, pénétrait dans l’enclos placide où de légers bruits donnaient la mesure du silence : une