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P. Félix parla du progrès et de l’art en harangues harmonieuses, orateur fleuri et surchargé, car les Jésuites ont leur style comme ils ont leur architecture, tous pareils.

Quant au P. Monsabré, il demeura digne de ces grands prédécesseurs dans cette illustre chaire. Lacordaire disait dès le début : « La chaire de Notre-Dame est fondée. » Oui ! fondée vraiment, à la façon d’une monarchie, où ne se sont succédés que des esprits royaux.

L’éloquence du P. Monsabré a un cachet personnel. C’est le poète de la théologie. Tel il apparaît, soit qu’on l’entende, soit qu’on lise son œuvre complète de prédication à Notre-Dame, durant près de vingt années : Exposé du dogme catholique, qui comprend trente volumes. Œuvre immense, contenant toute la démonstration de la Foi. Avec la Somme de Saint-Thomas, son point de départ et point d’appui, il a bâti un monument sur les colonnes de dur marbre de son maître, son monument original aux hardis contrastes : des nefs profondes, des dômes de pierre massive et inexorable, avec, autour, d’expertes ciselures, les flammes fleuries de grande vitraux. Une éloquence presque à l’image et à la ressemblance de Notre-Dame elle-même. Ses ser-