Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/100

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aube d’amour, à cette obscurité où ils ne se cherchaient même plus. Joos querella Neele, tout de suite :

— Qu’as-tu ? Tu ne viens plus jamais aux rendez-vous ! Tu en aimes un autre ?

Neele ne répondit pas, ne protesta pas. Elle parut très triste. Tout chavira dans ses yeux. Elle implora : « Ô Joos ! épargne-moi… Souviens-toi de nos anciens soirs. Je te disais : « Mets ta main gauche sous ma tête et que ta droite caresse mon visage ! »

— Ne me rappelle pas mon bonheur ! cria Joos. Il était hagard, furieux ; sa voix tremblait…

— Réponds-moi. Tu en aimes un autre ?

— Je n’ai jamais aimé que toi…