Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/102

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pas pourquoi cela s’est fait… C’est la destinée. Il m’a prise de force, comme le pays. »

Joos s’était levé, tragique : « Ah ! ces affreux étrangers ! Celui-là, je le tuerai ! » Il parut un fou, marcha dans une grande agitation, cria. Ses mains semblaient tenir des coups et la mort. Il maudit, jeta sa douleur dans le vent comme s’il avait vomi du sang !

Puis la crise évolua… Ses larmes ruisselèrent… Il s’en revint vers Neele qui pleurait, accablée, sur le banc. Il lui prit les poignets, les serra, dans une rechute de colère : « Malheureuse ! Misérable ! Qu’as-tu donc fait ?… » Il fut impitoyable, la tortura, exigea toute la confession : « Où, quand ? Et comment ? Est-ce bien vrai qu’elle n’a