Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/104

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taient alors leurs cheveux et leurs mains qui se confondaient ingénument. Les beaux soirs, en allés ! Joos s’apercevait alors dans les yeux clairs de Neele. Il y regardait les moulins agités, le ciel jaune, le grand chêne miré, la cime en bas ; en ce moment-ci, il ne voyait plus dans ces yeux que de la pluie et le naufrage de tous reflets…

Et il répétait sans cesse comme un refrain dont la douleur se berce : « Malheureuse ! Malheureuse ! » Elle, elle s’obstinait dans son serment. « Je le jure pourtant, je n’ai jamais aimé que toi. »

Tout à coup Joos se rapprocha d’elle. On ne sait quelle pitié amollit son désespoir et sa rancune. Les larmes, dirait-on, quand la source cachetée s’en est rou-