Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ci insista : « Tu pourrais, si tu voulais, ne plus souffrir. » Joos lui répondit encore, sous l’apparence d’un soliloque : « Le mort doit dormir si tranquille ! » Il avait déjà émis cette phrase, tout de suite, à la première nouvelle du suicide, dans l’auberge où on dansait, le dimanche de la kermesse. Ce fut un présage, un signe de sa destinée en chemin.

Les événements se vérifiaient. En ce moment, la phrase revint, plus obsédante, toute chaude de la bouche de tentation qui la proférait, chaude de la barbe rouge toute proche… Maintenant Joos connaissait l’homme roux. Il le voyait de près. Il n’en avait plus peur. Il conversa, discuta avec lui, l’approuva, se laissa convaincre :