Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/125

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se tenait près de lui. Il insista : « Dépêche-toi ! » Le jour tombait tout à fait : « Tu ne verras plus clair. » Il lui montra la branche résistante où lui-même avait fixé la corde. Joos atermoyait. Il voulut revoir encore une fois, sur le tronc vénérable, le nom de Neele, le doux nom gravé naguère avec la pointe de son couteau, et qui était à demi effacé, couvert par d’autres, déjà comme un nom mort, pour lequel il allait mourir lui-même. Un vent froid monta du canal. Le feuillage frémit, se déplaça comme une foule. Joos ne vit plus le trou profond, la fosse dans la ramure. On aurait dit que cette fosse — la sienne — s’était comblée. Une fois encore, il accepta l’augure, eut peur de mourir. D’un