Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/140

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À ce moment, l’auberge de la Demi-Lune regorgeait. Toute une jeunesse attifée et galante buvait, riait, dansait, ainsi qu’aux soirs de kermesse. Dans les verres comme des tulipes, tremblaient des liqueurs comme un soleil de brume.

Les femmes offraient le tabernacle des corsages, les cloches brimballées des jupes, les multiples bijoux, où des lueurs ricochent. Linges, dentelles, rubans fleuris, galons de velours, colliers de corail, tous les détails des costumes séculaires. Et les hommes mêmement, glabres, vêtus de drap noir, coupé selon des formes étranges et immuables, avec des bijoux multiples aussi, toujours pareils à leurs ancêtres qu’on voit peints