Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/145

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Sa colère alors devint de la douleur, une douleur prolixe qui laissait aller des paroles avec les larmes. Elle raconta ce qu’elle savait : Joos aimait trop Neele. Et elle ne l’aimait plus. C’est depuis l’arrivée de ces maudits étrangers. Elle avait connu l’un d’eux. Elle l’avoua elle-même à Joos. Mais Joos avait un si grand cœur. Il lui pardonna. Il voulut l’épouser quand même et tout de suite. Neele refusa. C’est son fils lui-même qui, un soir, lui avait raconté l’histoire, tous les détails.

Après ce refus de Neele, Joos tomba en mélancolie. Il n’eut plus goût à rien. Il renonça à sortir, passa toutes les journées dans sa chambre, les volets clos. Il ne