Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/15

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mémoriale dans l’île d’aller s’aimer au grand chêne des Trois-Chemins. Aucun couple n’y manqua jamais.

L’arbre apparaissait extraordinaire, vieux de plusieurs siècles, maquillé par combien de saisons accumulées, bronzé par cent tonnerres. L’écorce en était rugueuse, épaisse, comme minérale. On aurait dit un tronc découpé dans un rocher. D’indéfinies et d’inextricables branches sortaient de ce tronc, s’engendraient l’une de l’autre, se