Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

une plante arrosée, dans ce cimetière.

Au même moment Neele arriva :

— Quel autre nom écris-tu déjà, méchant ?

— Je joue avec ton nom ; fit le jeune homme. Tu as le nom de ton visage.

Et il l’embrassa. Et ils s’enlacèrent, d’une chaste étreinte. Ils s’assirent sur le banc, qui circule tout autour du tronc vénérable. Le soir tombait, décidément. Une brume ondulait sur les plaines. Les troupeaux de moutons rentraient, déjà vagues eux-mêmes, un peu plus de brume qui s’agglomère sur un point et qui va se dissoudre. Un dernier nuage clair se dédorait. Les moulins se ralentissaient, s’immobilisaient. Bientôt