Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/85

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prétexte, sa peur du pendu ! Elle change de plus en plus. Elle m’aime moins. Peut-être qu’elle ne m’aime plus du tout. »

Il rappelait ses souvenirs, les précisait. Ah ! ce premier éveil de son soupçon, dans l’auberge des danses, le dimanche de la kermesse ! L’immense trouble de Neele, sa pâleur chancelante, à la nouvelle qu’un étranger s’était tué. Depuis, il avait su qu’elle les connaissait, ces maudits étrangers. Un moment, ceux-ci s’étaient mis à fréquenter assidûment l’auberge de la Demi-Lune, où elle habitait avec Pieter De Roo, son vieux père. Y en eut-il un qu’elle préféra et remarqua ? Un commencement d’intrigue s’était noué peut-être. Joos avait vainement cherché à